Lancement de l’initiative cantonale « maximum 10 pour cent du revenu pour les primes d’assurance-maladie »

Ce matin Unia a participé à la conférence de presse de lancement de l’initiative cantonale « maximum 10 pour cent du revenu pour les primes d’assurance-maladie ».

Ci-dessous, les motivations qui ont poussé Unia Valais à s'engager en faveur de cette initiative.

 

Le 9 juin 2024 la population valaisanne acceptait à plus de 52% l’initiative nationale d’allégement des primes qui visait à plafonner à 10% du revenu des ménages le montant dédié au paiement des primes de l’assurance-maladie LAMAL. Cependant au niveau national l’objet ne fut pas accepté.

Fort de ce constat, il est de notre devoir de proposer aux citoyennes et citoyens de ce canton de revenir avec un projet similaire mais au niveau cantonal cette fois. Ceci d’autant plus que les primes continuent et continueront d’augmenter. Rien que pour 2025, l’augmentation est de 7.8% pour le Valais

L’explosion des primes LAMAL attaque sévèrement le pouvoir d’achat 
Les primes d’assurance maladie ont plus que doublé depuis 1997 tandis que les salaires et le rentes, n’ont, dans le même temps, guère, augmenté.

Selon les chiffres de l’OFS, la charge des primes nette (soit après déduction des éventuelles réductions individuelles de primes accordées) s’élevait en moyenne à 6,6 % du revenu disponible, pour les de ménages en 2000. En 2020 (dernière enquête officielle), elle engloutissait déjà 14 % du revenu disponible, soit une augmentation de 112 % ! Et ce, avant même les trois fortes hausses de 2023 (+5,4 %) et 2024 (+8,7 %) et celle de 2025 de 7.8% pour le Valais.

Cette explosion des primes LAMAL a de nombreuses conséquences graves pour la population suisse. D’abord en devant consacré chaque année une plus grande part de son revenu pour payer les primes LAMAL, la population voit son pouvoir d’achat s’éroder et le fardeau des primes n’est plus supportable même pour les classes moyennes.

Par ailleurs, Caritas a pu constater que les coûts de la santé représentent une charge énorme pour toutes les personnes qui sont touchées ou menacées par la pauvreté. Selon les derniers chiffres de l’OFS cela concerne une personne sur six en Suisse. Soit 1.34 million d’habitants dont 270'000 enfants. 

L’explosion de coûts conduit au renoncement aux soins
Cette augmentation annuelle massive d’impôts alors même que les revenus stagnent (le système des primes LAMAL par tête, est le seul impôt qui augmente chaque année sans être corrélé à une augmentation des revenus !) conduit de plus en plus de personnes à choisir des franchises élevées (aujourd’hui la franchise moyenne est de 1'200 frs).Le conseil fédéral lui-même l’a constaté en indiquant que « la prime standard n’a cessé de perdre en importance au cours des dernières années ; elle n’est choisie que par une minorité d’assurés. »

Le problème de ces franchises élevées conduit de nombreuses personnes à renoncer, faute de moyen, à se soigner ! Et ce dans le pays le plus riche du monde !

L’évolution du taux de renoncement aux soins de santé pour des raisons financières est du reste alarmant. Alors qu’il était de 5% en 2010, il est de 18.8% en 2023, soit un patient sur cinq ! Il est très important de souligner que c’est surtout dans la classe moyenne que l’augmentation du taux de renoncement est la plus marquée, passant de 7% en 2010 à 21% en 2023 ! 

C’est en Suisse que nous payons le plus
Par ailleurs, en comparaison internationale, nous pouvons constater que dans presque tous les pays de l’EU, environ 80% des dépenses de santé sont financées principalement par les impôts et les cotisations sociales. En Suisse, ce pourcentage n’est que de 36%. Environ 42% des dépenses sont financées par les primes par tête indépendantes du revenu et plus de 22% par les paiements directs !

Plafonner les primes à 10% du revenu disponible pour améliorer le pouvoir d’achat et permettre à tout le monde d’avoir accès aux soins tout en rejetant l’initiative pour un frein aux coûts
Lors des travaux qui ont débouché sur la création de la LAMAL, l’idée était de plafonner le montant des primes à 8% du revenu disponible. Notre initiative cantonale vise à le plafonner à 10%. 

Ainsi non seulement les personnes avec des revenus modestes verront leur situation financière s’améliorer mais également les personnes avec des revenus moyens ainsi que les familles avec enfants et les retraité.e.s. En corolaire, nous garantissons également un accès aux soins pour toutes les personnes qui en ont besoin.

La campagne de signatures qui s’ouvre va nous permettre de convaincre, si besoin était, la population valaisanne du bienfondé de cette initiative pour défendre leur pouvoir d’achat et l’accès aux soins pour tous et toutes.

Blaise Carron
Secrétaire régional
079 668 64 57