L’initiative d’allégement des primes LAMAL : un oui de raison et de nécessité !

Prise de position d'Unia Valais dans le cadre de la conférence de presse du comité valaisan en faveur de l’initiative d’allègement des primes : Il faut stopper la folie des primes !

L’explosion des primes LAMAL attaque sévèrement le pouvoir d’achat 
Les primes d’assurance maladie ont plus que doublé depuis 1997 tandis que les salaires et le rentes, n’ont, dans le même temps, guère, augmenté.

Selon les chiffres de l’OFSP, la charge des primes nette (soit après déduction des éventuelles réductions individuelles de primes accordées) s’élevait en moyenne à 6,6 % encore du revenu disponible, pour les types de ménages considérés en 2000. En 2020 (dernière enquête officielle), elle engloutissait déjà 14 % du revenu disponible, soit une augmentation de 112 % ! Et ce, avant même les deux fortes hausses de 2023 (+5,4 %) et 2024 (+8,7 %)

Cette explosion des primes LAMAL a de nombreuses conséquences graves pour la population suisse. D’abord en devant consacré chaque année une plus grande part de son revenu pour payer les primes LAMAL, la population voit son pouvoir d’achat s’éroder et le fardeau des primes n’est plus supportable même pour les classes moyennes.

Par ailleurs, Caritas a pu constater que les coûts de la santé représentent une charge énorme pour toutes les personnes qui sont touchées ou menacées par la pauvreté. Selon les derniers chiffres de l’OFS cela concerne une personne sur six en Suisse. Soit 1.34 million d’habitants dont 270'000 enfants. 

L’explosion de coûts conduit au renoncement aux soins
Cette augmentation annuelle massive d’impôts alors même que les revenus stagnent (le système des primes LAMAL par tête, est le seul impôt qui augmente chaque année sans être corrélé à une augmentation des revenus !) conduit de plus en plus de personnes à choisir des franchises élevées (aujourd’hui la franchise moyenne est de 1'200 frs). En effet, le conseil fédéral constate dans son message sur cette initiative que « la prime standard n’a cessé de perdre en importance au cours des dernières années ; elle n’est choisie que par une minorité d’assurés. »

Le problème de ces franchises élevées conduit de nombreuses personnes à renoncer, faute de moyen, à se soigner ! Et ce dans le pays le plus riche du monde !

L’évolution du taux de renoncement aux soins de santé pour des raisons financières est du reste alarmant. Alors qu’il était de 5% en 2010, il est de 18.8% en 2023, soit un patient sur cinq. En sus, près de 13% ont renoncé à des examens complémentaires ou à des rendez-vous de contrôle et 8.5% à des médicaments prescrits ! Il faut également souligner que c’est surtout dans la classe moyenne que l’augmentation du taux de renoncement est la plus marquée, passant de 7% en 2010 à 21% en 2023 ! 

C’est en Suisse que nous payons le plus
Par ailleurs, en comparaison internationale, nous pouvons constater que dans presque tous les pays de l’EU, environ 80% des dépenses de santé sont financées principalement par les impôts et les cotisations sociales. En Suisse, ce pourcentage n’est que de 36%. Environ 42% des dépenses sont financées par les primes par tête indépendantes du revenu et plus de 22% par les paiements directs !

Plafonner les primes à 10% du revenu disponible pour améliorer le pouvoir d’achat et permettre à tout le monde d’avoir accès aux soins tout en rejetant l’initiative pour un frein aux coûts
Lors des travaux qui ont débouché sur la création de la LAMAL, l’idée était de plafonner le montant des primes à 8% du revenu disponible. L’initiative d’allégement des primes vise à le plafonner à 10%. Le transfert de charge étant pris en compte à deux tiers par la Confédération et un tiers par les cantons.

Avec ce nouveau système de financement plus équitable, non seulement les personnes avec des revenus modestes verront leur situation financière s’améliorer mais également les personnes avec des revenus moyens ainsi que les familles avec enfants et les retraité.e.s. En corolaire, nous garantissons également un accès aux soins pour toutes les personnes qui en ont besoin.

C’est pour cela que nous recommandons de soutenir cette initiative tout en refusant évidemment l’initiative « pour un frein au coûts », initiative attrape-nigaud aussi pernicieuse que dangereuse tant pour l’accès aux soins de qualité pour l’ensemble de la population que pour le personnel soignant.

Blaise Carron
Secrétaire régional Unia Valais
079 668 64 57