La 13ième rente AVS ? une nécessité incontestable !
Pour saisir l’objet qui nous occupe de manière factuelle, nous devons commencer par quelques chiffres.
Les rentes sont trop basses
Aujourd’hui la rente AVS maximale est de 2'450 frs et seulement le 30 % des rentiers la touche ! Celle de couple est de 3’675 frs perçue par le 60% des couples ! La rente AVS moyenne est de 1'800 frs !
Pour avoir une vision complète des revenus des retraité.e.s de ce pays, il faut savoir que la moyenne des rentes totale (AVS + deuxième pilier) est de 4’000 frs pour les hommes et 2’950 frs pour les femmes ! Soit une rente moyenne de 3'476 frs.
Par ailleurs, pour le 2/3 des retraités, l’AVS constitue leur revenu principal, ce qui se comprend aisément lorsque l’on sait que le 30% des femmes n’ont pas de deuxième pilier, que lorsqu’elles en ont un il est moitié moins élevé que celui des hommes et que le montant médian du deuxième pilier, hommes et femmes confondus, est de 1'838 frs !
Ce tableau nous fait prendre conscience que depuis de nombreuses années, les rentes sont trop basses.
La situation s’est encore dégradée
Cependant, ce déficit de pouvoir d’achat s’est considérablement accru depuis 2021 avec, notamment, la hausse des loyers, l’augmentation massive des primes de l’assurance maladie, la baisse des rentes LPP (elle sont baissé de 40% depuis 2002), l’inflation et ce sans compter l’augmentation des coûts de l’énergie.
Avec ces éléments cumulés, les retraité.e.s perdent annuellement en pouvoir d’achat, l’équivalent d’une rente mensuelle. Pour s’y retrouver, ils ont donc besoin d’une augmentation de leurs revenus. La 13ième rente annuelle viendrait combler les pertes et non pas les enrichir indûment comme prétendre les idéologues opposés à cette nécessaire 13ième rente et sans connaissance aucune des réalités des retraité.e.s de notre pays.
L’AVS est solide financièrement et solidaire
L’introduction de cette 13ième rente y compris pour les bénéficiaires des rentes complémentaires (PC) qui coûtera annuellement 4 milliards, intervient dans un contexte financier particulièrement propice. En effet l’AVS repose sur des bases solides. Elle enregistre des excédents et ses réserves sont plus importantes que jamais. Elles passeront de 50 milliards aujourd’hui à près de 70 milliards en 2030. Par ailleurs, en 2026 l’année de l’introduction de la 13ième rente, les observateurs plutôt pessimistes pourtant, prévoient un bénéfice de l’AVS de 3.5 milliards. Cela signifie que jusqu’en 2030 le financement de cette 13ième rente est assurée. Une augmentation modique des cotisations de 0.4% qui n’ont pas bougé pendant 44 ans (de 1975 à 2019) serait suffisante, le cas échéant, pour en assurer la pérennité dans le long terme.
L’intérêt de protéger le pouvoir d’achat des retraité.e.s tient également aux caractéristiques propres de l’AVS. En prélevant des cotisations sur l’entier des salaires pour son financement, mais en distribuant des rentes plafonnées, l’AVS joue un rôle éminemment social de transfert, de rééquilibrage sociétal. Grâce à ce mécanisme, plus du 90% des bénéficiaires de l’AVS perçoivent plus que leurs contributions et le 10% restant, vu leurs avoirs confortables, peuvent payer leurs cotisations sans grever ni leur pouvoir d’achat, ni leu revenu !
Le génie suisse
Outre les éléments économiques évoqués ci-dessus qui démontrent la nécessité et le bienfondé d’une 13ième rente AVS pour compenser la perte de pouvoir d’achat que subissent les retraité.e.s, nous pouvons également nous référer au génie suisse pour analyser sa pertinence.
En effet, la Suisse procède toujours d’abord à une minutieuse pesée des intérêts avant de prendre une décision, puis choisit des solutions pragmatiques, équilibrées, des avancées mesurées et concrètes plutôt que des bouleversements révolutionnaires, et enfin les choix effectués doivent toujours pouvoir répondre de la plus grande économicité et ne pas être dispendieux. C’est exactement ce que prévoit l’introduction de cette 13ième rente.
En soutenant la 13ième rente AVS, aux effets bénéfiques importants, voire déterminants pour ses bénéficiaires, non seulement nous démontrons que nous nous soucions du sort de nos anciens qui ont, par leur travail, construit le pays, mais cela nous permet également d’accomplir un acte citoyen, voire patriotique, en renforçant une institution emblématique du génie de notre pays, qui fait partie de l’ADN de la Suisse et dont nous pouvons être fiers.
Non à l’augmentation de l’âge de la retraite
Ce oui en faveur d’une 13ième rente, s’accompagne évidement par un rejet massif de l’initiative qui demande d’augmenter l’âge de la retraite à 66 ans pour les deux sexes et de l’indexer ensuite sur l’espérance de vie moyenne de la population !
L’affront fait aux femmes en relevant l’âge de leur retraite à 65 ne leur suffit pas ! Voilà une nouvelle initiative qui veut encore augmenter l’âge de la retraite du tout le monde dans un premier temps à 66 ans, puis 67, 68, etc. ! Cette initiative est une attaque frontale pure et simple contre le monde du travail et elle met à mal tous les systèmes de retraites anticipées existant à ce jour mis sur pied pour des métiers particulièrement pénibles (dans la construction, l’artisanat, les soins, etc.). Par ailleurs elle est supportée par des gens qui pourront, eux, se payer sans problème une retraite anticipée !
Plus d'informations:
Blaise Carron, secrétaire régional, 079 668 64 57