Négociations salariales, Syngenta n'a pas tenu ses engagements: Vif mécontentement et grandes inquiétudes de la part d'Unia!
La première négociation salariale sous le giron de Chemchina avait un aspect symbolique important pour le personnel de Syngenta. En effet cette négociation devait permettre au personnel de vérifier si le rachat par Chemchina quant au maintien annoncé des conditions de travail se vérifierait dans le faits. Malheureusement le personnel a dû déchanter. En effet, même après qu'Unia ait directement alerté par courrier M. Ren Jianxin à la tête de Chemchina des conséquences néfastes qu'un résultat insatisfaisant pouvait avoir sur la motivation du personnel et des craintes que cela pourrait susciter auprès des clients et des fournisseurs de Syngenta, le renchérissement ne sera que partiellement couvert par la modification salariale qu'appliquera l'entreprise. Les salariés verront donc leur pouvoir d'achat diminuer l'année même où leur entreprise est rachetée par Chemchina. La forme que prend la modification salariale est aussi inquiétante. En effet habituellement les négociations salariales déploient leur effet d'avril à avril chez Syngenta. Cette année, Syngenta modifiera les salaires en octobre seulement! Au lieu de porter sur 12 mois, la modification salariale portera uniquement sur 6 mois. Avec un renchérissement à 0.7%, les salaires, en temps normal, auraient été augmentés de 0.7% sur 12 mois, la première négociation sous le nouveau propriétaire les feront augmenter de 0.9% sur 6 mois seulement! Syngenta s'est montré inflexible sur ce point et a préféré appauvrir de facto son personnel plutôt que trouver une solution permettant au moins à ses employés en Suisse de maintenir leur pouvoir d'achat. Face à l'inflexibilité de la position de Syngenta, il était évident que ni la commission interne du personnel dans un premier temps, ni les syndicats par la suite ne pouvaient donner leur aval à une telle proposition. Unia se montre bien sûr profondément mécontent du résultat de ces négociations. Avec un chiffre d'affaire de 12.6 milliards de dollars en 2017, certes en recul de 1%, mais avec le maintien de la marge bénéficiaire à 21%, Syngenta aurait effectivement largement eu les moyens d'octroyer des augmentations correctes à ses salariés. Le signal donné au personnel n'est donc pas de nature à le motiver ni à le rassurer. Unia réfléchit donc à saisir l'office cantonal de conciliation en matière de conflits collectifs de travail pour finaliser une négociation qui permettrait aux salariés de Syngenta de percevoir leur dû, c'est-à-dire au minimum le renchérissement si ce n'est une augmentation réelle de salaire. Dans ce contexte, Unia nourrit de vives inquiétudes sur la solidité de Syngenta sur le long terme et se demande si Chemchina possède les réelles capacités pour absorber la multinationale suisse tout en la maintenant à flot. Nous considérons aussi que les compétences managériales à la tête de Syngenta ont gravement fait défaut dans cette négociation, en octroyant la compensation partielle seulement du renchérissement alors même que les résultats des négociations dans les autres entreprises de la branche sont plutôt satisfaisants. Par ailleurs, alors que le report de l'entrée en vigueur de l'augmentation salariale en octobre devait intervenir partout où cela était légalement possible selon la volonté initiale de l'entreprise, le fait que Syngenta ait modifié sa position sur des sites ayant mis sur pied des mesures de protestation dures comme celui de d'Aigues-Vives en France, donne un aperçu des arguments auxquels le management de Syngenta est in situ sensible. Par son intransigeance en Suisse, Syngenta cherche-t-elle à nous contraindre à utiliser des méthodes similaires pour que les revendications légitimes des salariés en Suisse soient elles aussi entendues? Renseignements complémentaires :
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