Les salariés de Constellium, nouvelles victimes du franc fort
Les salariés actifs dans le secteur industriel ne sont en rien responsables de l'abandon du taux plancher. Ils n'ont donc pas à payer les conséquences négatives de la décision de la BNS du 15 janvier qui a vu renchérir brutalement de 15% la production de biens industriels voués à l'exportation dans l'Union européenne principalement.
Malgré ce constat, et le fait que le risque économique doit clairement être assumé par les employeurs, de plus en plus d'entreprises font supporter à leurs salariés les conséquences catastrophiques de la décision de la BNS, alors même qu'elles s'étaient bien gardées de leur faire profiter des bénéfices engrangés lorsque le taux de change leur était favorable.
En Valais par exemple, depuis début mars, les 600 salariés de Scintilla à Saint-Nicolas ont vu passer leur temps de travail de 40 heures à 41,5 heures par semaine et ce avec le même salaire. Le personnel de Lemco à Vionnaz verra lui aussi augmenter son temps de travail de 40 à 42.5 heures avec en prime une réduction de salaire à partir de juillet. Chez Constellium, l'entreprise a décidé de ne pas augmenter le temps de travail. Par contre les employés se feront ponctionner 3.2% sur leurs salaires pour des charges d'assurance payées jusqu'à maintenant par l'employeur selon une proposition d'avenant au contrat qui leur est distribué ces jours. Des suppressions de postes sont aussi envisagées. La Lonza étudie aussi des mesures de restructuration pour le site de Viège.
Face à la détérioration du taux de change, pour soutenir leurs industries et empêcher une dégradation des conditions de travail, plusieurs cantons réfléchissaient à l'adoption des mesures. Après Genève, le Canton de Vaud a annoncé la création d'un fonds doté de 17.5 millions.
Dans ce contexte, il devient urgent que les autorités valaisannes prennent aussi leurs responsabilités. D'une part en intervenant auprès des employeurs pour leur rappeler qu'il est de leur devoir d'endosser le risque économique lié au taux de change. D'autre part en faisant pression sur la BNS pour exiger la réintroduction d'un taux plancher. Et enfin en élaborant rapidement des mesures concrètes qui pourraient passer, dans un premier temps, par la mise sur pied des assises de l'industrie ainsi que le demandent les délégués d'Unia Valais dans une résolution adoptée lors de leur assemblée du 18 avril.