La convention nationale du secteur principal de la construction en Suisse (CN) règle les conditions de travail des près de 80 000 travailleurs qui construisent la Suisse par tous les temps. Cette convention collective de travail expire à la fin de l’année et doit être renégociée. Sans accord avant la fin de l’année, la construction risque, pour la première fois depuis plus de dix ans, une situation de vide conventionnel.
Les horaires de travail doivent enfin permettre de vivre une vie de famille La construction est caractérisée par des journées de travail interminables, physiquement pénibles, et des temps de déplacements à rallonge. Il est de plus en plus difficile de vivre une vie de famille et une vie privée normales. Ce problème doit être résolu dans la nouvelle convention. C’est aussi la raison pour laquelle un maçon formé sur deux quitte la branche aujourd’hui. D’ailleurs, selon une étude de la SSE, un tiers de la main-d'œuvre qualifiée nécessaire manquera à l’appel d’ici à 2040.
Les entrepreneurs exigent des journées plus longues, un salaire moindre et le licenciement accéléré des travailleurs de plus de 55 ans D’après la SSE, les travailleurs de la construction devraient travailler encore davantage pour gagner moins. Cela signifie concrètement des journées de travail plus longues, des semaines de travail pouvant aller jusqu'à 50 heures sans majoration, plus du double d’heures supplémentaires, du travail sur appel, la semaine de travail de six jours avec le samedi comme jour ouvrable ordinaire. En plus, la SSE veut réduire les délais de congé pour les travailleurs âgés afin de pouvoir les mettre à la rue plus rapidement et payer seulement 80 % du salaire pour les travailleurs malades.
Les maçons valaisans lèvent la matze contre la SSE ! Pour exprimer leur détermination à faire grève le 3 et 4 novembre, les maçons valaisans ont choisi un mode d’expression ancestrale mais particulièrement expressif. En effet, dans le cadre de la manifestation du jour organisée conjointement avec l’USVs plus de 700 maçons ont planté un clou sur la matze contre la SSE. La matze sera amenée prochainement à circuler dans le canton au gré des différentes actions de protestation qui seront mises sur pied.
Les travailleurs ont des revendications claires pour rendre la branche plus attractive En opposition à la véritable démolition de leurs conditions de travail voulue par la SSE, les maçons portent des revendications claires pour rendre leur travail moins pénible et mieux considéré. A titre d’exemple : • Le paiement intégral des temps de déplacement jusqu'au chantier : le temps de déplacement sur ordre de l’entreprise fait partie du temps de travail et doit être indemnisé. Aujourd’hui, contrairement à la loi, le temps de déplacement jusqu’au chantier n’est pas assimilé au temps de travail et n’est indemnisé qu’à partir de 30 minutes. • Une pause du matin payée : c’est depuis longtemps la norme dans d’autres métiers. • Des journées de travail plus courtes : huit heures de travail pénible, c’est suffisant. • Une augmentation de salaire et la compensation du renchérissement assurée à l’avenir : les travailleurs de la construction méritent une garantie de leur pouvoir d’achat.
Renseignements : - Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais, 079 668 64 57 - Serge Aymon, responsable des secteurs artisanat et construction, 079 347 19 10
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