Négociations salariales dans l'horlogerie valaisanne: l'intransigeance patronale contraint Unia à rompre les négociations.

Les salaires dans l'horlogerie sont structurellement anormalement bas. Par ailleurs les affaires dans la branche sont à nouveau florissantes. Sur la base de ce constat Unia Valais espérait une embellie substantielle lors de la négociation des salaires minimaux pour 2018. Face à la position inflexible de la délégation patronale qui n'a offert quasi uniquement le renchérissement sans prendre en compte les autres éléments pourtant clairement définis dans la convention collective, Unia Valais a été contraint de rompre la négociation et porter le cas devant les instances nationales.

Les salaires minimaux dans l'horlogerie valaisanne sont de 3'440 frs pour le personnel non qualifié et 4'440 frs pour le personnel qualifié avec 4 ans d’apprentissage. Ces salaires anormalement bas sont proches de ceux de l’hôtellerie et de la vente, alors que ces deux secteurs n’ont rien de comparable en terme de productivité ou de création de richesse.

 Par ailleurs, depuis le début de l'année, pas un mois ne se passe sans une annonce de l'excellente santé de ce secteur. Le premier semestre 2018 étant le meilleur que le secteur horloger a connu depuis 2012! En outre après un chiffre d'affaires record pour la première partie de l'année, le groupe Swatch auquel appartient ETA, de loin la principale entreprise valaisanne du secteur, s'est montré à plusieurs reprises très optimiste pour l'ensemble de l'année 2018.

 Dans ce contexte Unia nourrissait des espoirs fondés sur de solides arguments pour obtenir une augmentation substantielle des salaires minimaux pour 2018 lors des négociations commencées en février.

 Les attentes des salariés par le biais d'Unia étaient d'autant plus raisonnables que la convention collective qui nous lie, définit de manière explicite les éléments à prendre en compte lors des négociations. Outre le résultat des négociations sur le renchérissement, l'évolution des salaires horlogers au cours des dernières années, l'évolution des salaires dans les autres branches industrielles, l'évolution des exportations horlogères et celles des entrées de commandes ainsi que l'évolution du marché du travail doivent être pris en considération.

 Or la délégation patronale, durant toute la négociation s'est cantonnée dans une attitude de déni des critères à considérer et s'est bornée à ne pas considérer ces éléments pour ne proposer, comme dernière offre, que le montant indécent de 30 frs, soit 4 francs en plus seulement que le montant du renchérissement automatiquement pris en compte dans la fixation des salaires réels.

 Aux vues du très fort dynamisme dont jouit le secteur, de l'évolution des salaires dans les autres branches de l'industrie valaisanne d'environ 1.2% pour 2018, et de la situation sur le marché du travail valaisan, l'offre patronale aurait dû être beaucoup plus substantielle. Ceci d'autant plus que dans d'autres régions horlogères de Suisse, les augmentations proposées sont supérieures.

 Face à ce constat, à l'intransigeance de la délégation patronale, à sa volonté délibérée de faire une lecture partielle, partiale et tronquée de la convention collective, à la discrimination dont auraient été victimes les salariés concernés par les salaires minimaux valaisans en comparaison aux autres régions horlogères, Unia Valais a été contraint de rompre la négociation.

 Cependant comme le prévoit la CCT et ce afin que la délégation patronale à la négociation valaisanne soit mise face à ses responsabilités et que les salaires minimaux 2018 puissent donc être augmentés raisonnablement, nous avons transmis le dossier aux instances nationales tant syndicales que patronales afin qu'un accord soit trouvé. Faute de quoi nous devrions avoir recours à un médiateur.

Renseignements complémentaires :
- Blaise Carron, Unia Valais, 079 668 64 57
- Francine Zufferey, Unia Valais, 079 540 60 18